Alsace : l’art roman en Alsace
10. Abbatiale de Murbach
Histoire
L'extérieur
L'intérieur
La nef disparue
Datation
10.2. L'extérieur
10.2.1. Le chœur
De bas en haut se succèdent :
- Un socle mouluré d'un tore surmonté d'une simple gorge sert d'assise ;
- Deux étages de six fenêtres superposée deux à deux: en bas les trois grandes fenêtres, en haut trois plus petites ; les voussures des fenêtres sont à double ressaut et faites de claveaux alternativement blancs et roses.
- Un bandeau richement mouluré ;
- Une galerie aveugle d'arcatures assemblées de claveaux blancs et roses. Ces arcatures reposent alternativement sur des consoles et sur des colonnettes, les unes rondes, les autres cannelées. Sous les consoles les bandes sont simulées (cavités en damier ou faibles rainures) ; les bases sont en encorbellement et fort diverses : têtes, socles polygonaux, tas de rondins... Les chapiteaux sont de même acabit. Dans les champs des arcatures sont incrustés de petits bas-reliefs. Un cordon à denticules surmonte la galerie d'arcatures ;
 | Murbach : portail sud, le tympan |
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- Suit une bande sans décors avec double cordon à damier qui constitue la base du pignon. A l'extrémité de la bande, en face et sur le retour, de fortes consoles triangulaires jumelées ;
- Le pignon comporte des rampants bordés d'une corniche d'arcatures sous une tablette sculptée en damier. Au milieu, une étroite fenêtre en plein cintre avec jambage de deux colonnes reliées par un boudin; de chaque coté de la fenêtre, in groupe sculpté en ronde bosse. Par ci et par là , d'autres reliefs.
Dans cette façade, deux conceptions : celle de l'architecte qui recherche avant tout la monumentalité classique, et celle du décorateur qui choisit l'apparence et l'effet d'illusion.
10.2.2. Les chapelles
- Sur les murs de face : trois arcatures aveugles retombant sur pilastres dont la centrale, plus large, est percée d'une fenêtre surmontée d'un oculus. Cet étage est surmonté d'un second moins haut, divisé en trois champs par des lésènes reliées par des arcatures ; chaque champ est percé en bas d'une fenêtre. Le demi-pignon est de même facture que le pignon du chœur.
 | Murbach : sculpture du chevet |
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- Sur les parois sud et nord, pas d'étages, mais des lésènes tout au long, munies de chapiteaux comme à l'est, avec arceaux qui retombent sur des consoles en quart de rond.
10.2.3. Les croisillons
- Au croisillon sud même disposition qu'aux chapelles. Sur la face orientale les lésènes et la chaîne d'angle s'arrêtent à mi-hauteur, le bas étant réservé au portail. Cantonné de deux colonnes, en plein cintre, le portail est surmonté d'un gable plat. Le tympan représente deux lions s'affrontant dans un encadrement de rinceaux et palmettes. La cimaise du gable est ornée d'oves et d'un cordon de perles et surmonté de trois rondelles en guise d'acrotères.
- Au croisillon nord l'élévation est nue et le pignon est remplacé par un toit en croupe : c'est une réfection du XVIIIè. Seul le portail est d'époque, de même facture due le portail sud. Mais le tympan, nu, est percé d'un oculus.
10.2.4. Les tours
- Jusqu'à hauteur clé la toiture de croisée, les tours sont nues sauf rares ouvertures. Après les cordons, une bande basse précède les deux étages ajourés du beffroi : le premier étage est percé sur presque chaque face de doubles baies géminées groupées sous une arcade. La seconde est éclairée sur chaque coté de deux triplets, les supports intérieurs intermédiaires étant des colonnettes aux larges tailloirs. Les deux étages sont séparés par des cordons à damiers.
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Murbach : sculpture du chevet. Le roi Melchisédech |
- Seules la face ouest de la tour sud est un peu différente, et du coté de la croisée les baies géminées du premier étage sont remplacées par une arcature aveugle. Les tours sont coiffées de toits en pavillons.
10.2.5. Le décor sculpté
La sculpture, quoique fort variée, tient peu de place ; la technique fruste et expressive se retrouve surtout dans les visages et masques (colonnes de la galerie aveugle), yeux en amande, bouches déformées par un rictus, barbes spongieuses ou en filasse... Les groupes du pignon du chevet évoquent les sacrements de la pénitence (à gauche) et de l'eucharistie (à droite) ; la scène de l'eucharistie n'est pas une représentation directe : il s'agit de Melchisédech.
D'autres sculptures représentent le renard (= le schismatique), Samson, des lièvres, des chiens, des motifs stylisés...

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