Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
8.3. Les opérations militaires
La bataille de la Tête des Faux
La bataille du Linge
Le Hartmannswillerkopf, « Vieil Armand »
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Le front en Alsace entre 1914 et 1918 |
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Le lieutenant Camille Mayer, enfant d’Illfurth, le premier tué de la première guerre, à Joncherey, le 2 août 1914. |
Les deux premiers tués du conflit, coté allemand et coté français, l’on été sur la frontière, du côté de Belfort, à Joncherey : le sous-lieutenant Camille Mayer, un alsacien né à Illfurth tué le 2 août 1914 en même temps que le caporal français André Peugeot, originaire d’Etupes, dans le territoire de Belfort.
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Dès le 5 août, déboulant par la vallée de la Thur, l’armée Française de Bonneau se rue sur Mulhouse, prise le 8 août, malgré un semi échec sur Altkirch où l’artillerie allemande arrête une division de cavalerie progressant vers Huningue. Les Allemands de Diemling contre-attaquent, reprennent Mulhouse le 10 août, obligeant Bonneau à se retirer sur Thann.
Le 14 août, le général Pau lance simultanément deux offensives sur l’Alsace: la première par la trouée de Belfort, la seconde par les principales vallées Vosgiennes: Thann, Guebwiller, Munster, Ste Marie, Urbès, Steige, Schirmeck. Dès le 14, les Allemands sont défaits à St Blaise et évacuent la vallée de Schirmeck. Le 19 les combats font rage à Altkirch où tombe Plessier, le premier général français tué au combat, à Dornach, Flaxlanden, Luemschwiller. Les Allemands reculent et Pau entre à Mulhouse puis à Colmar.
Mais la bataille de Sarrebourg est perdue par le Général Castelnau. Pau fait évacuer la Haute Alsace le 24 août alors que la « Kaiser Wilhelm Feste » de Mutzig empêche toute avancée française dans la vallée de la Bruche. Les Allemands reviennent sur leurs positions antérieures, et seules la région de Dannemarie et les vallées de Masevaux et de Saint-Amarin restent aux Français. Thann est déclarée capitale provisoire de l’Alsace française.
L'année 1915 voit de terribles et inutiles combats sur les sommets vosgiens, à la Tête-des-Faux, au Linge et au Hartmannswillerkopf (Vieil-Armand). Puis le front connaît un calme relatif jusqu'en 1918.
| Le caporal Jules André Peugeot, tué le 2 août 1914 à Joncherey |
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| La bataille d’Altkirch, 7 août 1914… vue par les Français. Carte postale de l’époque |
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| Faubourgs de Mulhouse bombardés par les Allemands, août 1914 |
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| La bataille de Mulhouse en août 1914, vue côté allemand |
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| La mairie de Steinbach, totalement dévastée par les combats |
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| Le Pont d’Aspach en août 1914 après la première offensive française sur Mulhouse |
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8.3.3. Le Hartmannswillerkopf, « Vieil Armand »
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Mitrailleurs allemands au Hartmannswillerkopf |
Dominant le village et la plaine de ses 956m, le Hartmannswillerkopf (HWK ou « Vieil Armand », surnom donné par les Français, le mon allemand étant imprononçable) est utilisé fin 1914 par les chasseurs alpins français pour observer la plaine alors allemande, et particulièrement l’entrée de la vallée de Thann. Pour les Allemands, il s’agit d’enlever ce promontoire. Cette petite opération va devenir une pure affaire de prestige militaire et coûter des milliers de vies.
Le 18 janvier 1915 les Allemands montent à l’assaut et le 22 bousculent les Français, prenant le sommet et le col du Silberloch. Immédiatement ils fortifient leur conquête de bunkers, tranchées et barbelés. Le 24 février, une première contre-attaque française échoue. D’autres lui succèdent et le 23 mars le sommet est repris par les Français qui refoulent 4 contre-attaques et rabattent les Allemands sur le flanc est de la montagne. Le 19 avril, après une terrible préparation d’artillerie, les Allemands réoccupent leurs positions. Morts et blessés jonchent le sol par milliers.
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Poste de secours près du Hartmannswillerkopf après un bombardement en 1915 |
Le 21 décembre 1915, les Français reprennent le sommet et refoulent leurs ennemis jusqu’à mi pente, vers la vallée. Le sort de la bataille semble joué. Il n’en est rien: le 22 décembre les Allemands jettent dans la contre-attaque toutes les forces dont ils disposent dans le secteur. Après une terrible préparation d’artillerie, ils reprennent le terrain perdu la veille. Le front se stabilise autour du sommet, transformé en no man’s land. Le combat s’arrête le 9 janvier 1916. Il aura fait plus de 60 000 victimes, pour un champ de bataille guère plus grand que 6 km²...
| Dans les tranchées, quelque part sur la ligne de front |
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| Poste d’observation |
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| Le général Serret, mort au combat au Hartmannswillerkopf le 16janvier 1916 |
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| Les combats du Hartmannswillerkopf le 25 avril 1915 |
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| Tranchée allemande au Hartmannswillerkopf |
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Articles connexes