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Alsace : l’art roman en Alsace
2. L’art roman en Alsace Généralités Architecture Sculpture Peinture, enluminure et vitrail Objets d’art : ferronnerie et orfèvrerie
| Carte de l’Alsace romane |
2.4. Peinture, enluminure et vitrailA l’époque romane, les centres de création sont essentiellement les abbayes et leurs « scriptorias ». Bénédictins et Augustins produisent dans leurs bibliothèques de nombreux manuscrits enluminés, particulièrement à Marbach, Pairis, Wissembourg, Strasbourg. Aucune de ces bibliothèques n’a survécu aux aléas de l’Histoire. On peut compter sur les doigts des deux mains les monuments de la peinture conservés sous forme de manuscrits enluminés qui illustrent les périodes préromane et romane… 2.4.1. L’enluminure
- L'Evangéliaire du moine Otfried, du Xè siècle, (Albertina de Vienne) est orné d'une grande Crucifixion influencée par la Reichenau ;
| L’entrée du Christ à Jérusalem, par Ottfried de Wissembourg. Dessin exécuté de sa main pour illustrer son Krist. Codex d’Otfried de Wissembourg, 868, Vienne, Hofbibliothek |
- Le « Liber Miraculorum Sanctae Fides » (Livre des Miracles de sainte Foy), vers 1100, (Codex 22 de la Bibliothèque humaniste de Sélestat) est orné de belles initiales enluminées tirées de la grammaire et du bestiaire orientaux, barbares ou irlandais ;
| Page du « Liber Miraculorum Sanctae Fides », 1050ss. Sélestat, Bibliothèque Humaniste |
- Le Codex Guta-Sintram, daté de 1154, (Grand Séminaire de Strasbourg), provient de l'abbaye de Marbach. C’est un recueil de 163 feuillets en parchemin dont le texte revient à Guta, chanoinesse à Schwarzenthann, filiale de Marbach, et les enluminures à Sintram, bénédictin de Marbach.
| Le Codex Guta Sintram de Marbach conservé à la Bibliothèque du Grand Séminaire de Strasbourg. Ms 37, 1154. Saint Augustin entouré de chanoines et de chanoinesses |
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| Codex Guta Sintram : la ronde des mois : de haut en bas : le mois de juillet, le mois d’août et celui d’octobre |
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| Codex Guta Sintram : la ronde des mois : détail : le mois d’août |
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- L'Evangéliaire de Saint Pierre, (Bibliothèque de Karlsruhe) a sans doute été peint par des artistes de Marbach travaillant dans un atelier strasbourgeois créé par Marbach en 1143 ;
| Alspach : Saint Ildefonse, évêque de Tolède. Initiale I d’un recueil bénédictin d’Alspach du XIIè. Colmar, bibliothèque Municipale |
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| Abbaye de Munster : Martyrologe de Munster, début XIIè. Page enluminée avec les initiales KL (Kalendas). Colmar, bibliothèque Municipale |
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| Crucifixion du missel de Murbach. Ms 429, folio 215. Vers 1200. Colmar, Bibliothèque Municipale |
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- Le Lectionnaire de la Bibliothèque municipale de Laon, (Cod. Laud. 550), provenant de Marbach, (fin du XIIé) avait jadis une couverture de métal présentant le Christ en majesté entouré de reliques de saints vénérés en Alsace et, au revers, une croix. Il fut écrit et peint pour les offices des chanoines de Marbach-Schwarzenthann ;
| Page de l’Evangéliaire de Marbach. Lettre S. Avant 1200. Bibliothèque de Laon. |
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| Evangéliaire de Marbach. Lettre M. Avant 1200. Bibliothèque de Laon |
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| Evangéliaire de Marbach. Lettre P. Avant 1200. Bibliothèque de Laon |
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| Evangéliaire de Marbach. Lettre I. Avant 1200. Bibliothèque de Laon |
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- L’Hortus deliciarum : A la charnière entre le XIIé et le XIIIé siècle se situe l' « Hortus deliciarum », disparu dans l'incendie de la Bibliothèque municipale de Strasbourg en 1870, vaste compilation élaborée par les abbesses Relinde et surtout Herrade de Landsberg, morte en 1195, pour l'instruction et l'édification des nobles moniales du couvent de Hohenburg.
| Esther et Mardochée. Le repas. Hortus Deliciarum |
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| Hortus Deliciarum. : au registre supérieur, le Christ en majesté. Au registre médian ; le duc Etichon confie à sa fille Odile le Monastère « Hohenburge » qu’il vient de fonder |
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| L’Hortus Deliciarum : le baptême du Christ |
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2.4.2. La Peinture2.4.3. Le vitrailL’Alsace fournit quelques œuvres majeures, et mêmes si les vestiges sont très rares, on peut s’en faire une idée en comparant l’art du vitrail et celui de l'illustration de manuscrits de l’époque :
- La tête du « Christ de Wissembourg » censée provenir de l'abbatiale Saint-Pierre et Saint-Paul de Wissembourg, consacrée en 1074, est le vitrail d’Alsace le plus ancien connu. Il s'agit bien là de l'incunable alsacien du vitrail et sans doute le second témoin de l'Occident, après les fragments ré-assemblés de la « tête de Lorsch » en Hesse (musée de Darmstadt).
| Christ de Wissembourg. Daté de 1060, c’est l’un des plus anciens vitraux figuratifs de France. Il provient de l’abbaye. Conservé au musée de l’œuvre Notre Dame à Strasbourg |
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- Le saint Timothée de l'église Saint Pierre et Saint-Paul de Neuwiller-lès-Saveme, chapelle haute du chevet (vers 1100) est conservé au musée de Cluny à Paris.
- La rose du croisillon nord du transept de Saint-Pierre et Saint-Paul de Wissembourg au centre de laquelle règne la Vierge à l'Enfant en majesté date de la deuxième moitié du XIIè siècle (vers 1190).
| Rose du transept nord de l’abbatiale de Wissembourg représentant la Madone en gloire. Le panneau central date de 1190, la couronne de motifs du XIIIè |
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- L’ensemble le plus complet et le plus significatif est formé par les panneaux romans de la cathédrale de Strasbourg qui datent de la dernière campagne romane du XIIè siècle, après 1190 : médaillons du Jugement de Salomon, médaillons des anges et de la Vierge orante, arbre de Jessé du chœur et du transept, et surtout galerie des empereurs et des rois du Saint Empire romain germanique, des saints confesseurs et des saints militaires de l'ancienne nef, se trouvant dans le bas-côté nord de la cathédrale. L'influence du célèbre manuscrit de l'Hortus Deliciarum est indéniable parmi les vitraux les plus tardifs, ceux à thème allégorique. Mais dès l'an 1200 des maîtres verriers collaborent avec des miniaturistes et semblent constituer un atelier de peinture strasbourgeois, dont le rayonnement s'étend au-delà du Rhin.
| Strasbourg, la cathédrale : vitraux de la galerie des 19 rois germaniques du collatéral nord, datant du XIIIè, mais avec des reprises de panneaux de style roman du XIIè. De gauche à droite : Frédéric I Barberousse, Henri II de Bamberg, (seules leurs tètes sont gothiques, les corps étant romans), Pépin le Bref et Louis le Débonnaire (tous deux de facture gothique) |
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| Strasbourg, un des plus beaux vitraux de la cathédrale : transféré dans le musée de l’œuvre Notre Dame, il représente sans doute Charlemagne et date de 1200. A sa gauche, Roland portant le glaive |
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Articles connexes
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