Nazisme : les opérations « T4 » et « 14F3 » (2ième guerre mondiale 1939-1945)
8. Les centres de T4 et de 14f3
Bernburg
Brandeburg
Grafeneck
Hadamar
Hartheim
Sonnenstein
8.2. Brandeburg
En 1790 la ville de Brandeburg sur la Havel près de Berlin fonde une institution pour les pauvres. A partir de 1820 le complexe de bâtiments est transformé en prison. En 1931 la prison est transférée à Brandenburg-Görden. Du 24 août 1933 au 2 février 1934 les établissements servent de camp de concentration et de centre de police. Le camp contient jusqu’à 1 200 détenus. Jusqu’en 1939 on y construit quelques bâtiments devant servir de « centre d’euthanasie » sous le nom de « Landespflegeanstalt Brandeburg an der Havel ». En plein milieu de la ville !
Dans l’ancienne ferme en briques on installe une chambre à gaz de 3m sur 5m, dont la situation exacte n’est pas connue, car seules restent encore visibles les fondations de la ferme. De même que ne restent que le sol de l’entrepôt et les fondations du dortoir et des ateliers, découverts en 1966.
Brandeburg : plan de l’institut d’euthanasie |
La mise à mort se déroule à Brandeburg comme dans tous les autres centres d’euthanasie : arrivée en autobus, enregistrement, déshabillage, examen médical, gazage. Ici aussi la chambre à gaz est camouflée en douches ; ici aussi est utilisé le Co². Les corps sont incinérés de nuit dans deux fours crématoires mobiles, d’abord dans un local voisin ou non loin de l’ancienne église de l’établissement, puis, à partir de juillet 1940, dans un bâtiment près de la route de Paterdamm hors de la ville, camouflé en « installation technique d’essais chimiques »…
Brandeburg : le crématoire |
Les premiers gazages ont lieu en janvier 1940 : on « teste » la chambre à gaz avec 18 à 20 malades mentaux d’un établissement psychiatrique, test qui permet de choisir le CO2 comme gaz. Assistent au gazage le docteur Brandt, médecin personnel du Führer, le docteur Conti, patron du corps médical du Reich, Philipp Bouhler de la chancellerie du Führer et le docteur August Becker. Le gazage est assuré par un certain Christian Wirth, le futur patron de l’« Aktion Reinhard. »
Karl Brandt lors de son arrestation |
Les gazages vont durer jusqu’au 29 octobre 1940, date à laquelle sont tués les enfants de l’établissement de santé de Brandeburg-Görden. En l’espace de 9 mois, plus de 9 000 personnes perdent la vie à Brandeburg. Parmi eux, au moins 400 Juifs
Après la fin des gazages, Brandebourg redevient prison, logement pour travailleurs forcés et centre de police. La guerre détruisit une partie des bâtiments, puis des programmes de construction achevèrent d’effacer les traces du complexe. Ce n’est qu’en 1997 que sera installé un petit mémorial.
De nombreux « soignants » de Brandebourg seront affectés plus tard à l’Aktion Reinhard : Rudolf Bär, Kurt Bolender, Kurt D., Werner Dubois, Irmfried Eberl, Kurt Franz, Erich Fuchs, August Hengst, Willy Mätzig, Josef Oberhauser, Karl Pötzinger, Friedrich Tauscher, Max Biala, Christian Wirth...
Brandeburg : le mémorial |