Les petits ghettos polonais (Nazisme - 2ième guerre mondiale)
71. Kosov
Ville de la voïvodie d'Ivano Frankovsk (autrefois Stanislav), en Ukraine, Kosov appartient à la Pologne jusqu'en 1772 puis passe à l’Autriche et revient à la Pologne entre 1919 et 1939. Selon le recensement de 1764, la communauté de Kosov (villageois des environs compris) compte 343 familles juives. La communauté compte 2.179 personnes (78% de la population totale) en 1880, 2.563 (82%) en 1900, 2.950 (53%) en 1910, et 2.166 (51%) en 1921. La communauté est extrêmement bien organisée socialement et culturellement: écoles (dont une professionnelle), synagogue, journal bimensuel, mouvement sioniste…
Après le début de la seconde guerre mondiale beaucoup de Juifs de Pologne occidentale viennent se réfugier à Kosov, et la population juive atteint 4.000 personnes en 1941. Sous l’occupation soviétique (1939 - 1941), les structures communautaires et les partis polotiques sont sévèrement contrôlés.
Lorsque survient la guerre germano soviétiques, de nombreux jeunes Juifs rejoignent l’armée rouge qui bat en retraite. Ce sont les forces hongroises qui s’emparent de la ville. Immédiatement est installé un comité Juif local d’aide qui agit en lien et sous le contrôle de l’armée hongroise. Il réussit à empêcher des groupes nationalistes ukrainiens d’attaquer les Juifs et leurs biens. En même temps arrivent de la Ruthénie subcarpatique récemment annexée par la Hongrie, des réfugiés Juifs qui ne sont pas citoyens hongrois. Le comité les accueille et les héberge.
En septembre 1941 les Allemands prennent le contrôle de la ville aux Hongrois. Les 16 et 17 octobre 1941, ils organisent une première «Aktion»: 2.200 Juifs, environ la moitié de la communauté, sont arrêtés et emmenés sur la colline derrière le pont de Moskalowka: ils y sont exécutés. Durant l’hiver, la faim et le froid sévissent dans le ghetto. Le Judenrat institue une soupe populaire et diverses aides. Le 24 avril 1942, 600 Juifs sans visa de travail sont envoyés à Kolomyja. Comme la campagne d'extermination s’intensifie, de nombreux Juifs tentent de fuir en Roumanie proche. Début mai 1942 un ghetto est établi.
Le 7 septembre 1942, une autre «Aktion» a lieu. Les Juifs sont rassemblés sur la place principale ; la police allemande et ukrainienne fouille les maison et tue environ 150 personnes qui se cachent plus ou moins. Environ 600 Juifs partent à pied à Kolomyja et de la sont envoyés au camp de la mort de Balzec. Un certain nombre d’hommes sont sélectionnés pour le travail et envoyés au camp de rue de Janowska à Lvov. Quelques personnes arrivent à se cacher et à se soustraire à l’»Aktion». Le 28 septembre les Allemands font savoir que ceux qui se sont cachés seront épargnés et envoyées au travail. Les naïfs qui se découvrent sont immédiatement exécutés.
Le 4 novembre 1942, les derniers survivants de la communauté de Kosov sont envoyés à Kolomyja et la ville est déclarée «Judenrein». Les mois suivants les Allemands et les Ukrainiens continuent à dépister et à assassiner les Juifs qui s’étaient réfugiés dans les forêts alentours et dans la ville.
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